Aujourd’hui, je reviens avec un article auquel je réfléchi depuis un long moment, sur le thème du « racisme anti-blanc ». Cette notion est devenue un sujet récurrent de débats depuis plusieurs années, notamment sur les réseaux sociaux, dans les médias et dans la sphère politique. C’est pourquoi j’ai décidé de vous en parler, de vous expliquer ce que c’est, mais surtout, pourquoi il n’existe pas. Notez que je m’intéresserais seulement ici à la situation telle qu’elle existe en France.
- Le racisme anti-blanc, qu’est-ce-que c’est ?
Aussi désigné sous le nom de « reverse racism » (soit « racisme inversé ») dans les pays anglophones, ce phénomène désigne une forme de racisme dont seraient victimes les personnes blanches/de type caucasien.
Le terme a été théorisé par le Front national, et depuis plus de 30 ans, il fait partie de la rhétorique de ce parti. De plus en plus, ce thème est également repris par la droite (pas plus tard qu’hier, lors d’un meeting à Caen, François Fillon, candidat Les Républicains à la présidence de la République, dénonçait le « racisme anti-Français » – notons que cette expression porte à confusion : être français voudrait donc dire être blanc, selon M. Fillon ?).
Cette forme de racisme se traduirait donc par des discriminations, des insultes, des violences subies par les personnes blanches du seul fait de leur couleur de peau.
En décembre 2013, selon un sondage Ifop réalisé pour le magazine Valeurs actuelles, 47 % des Français estimaient que le racisme anti-blanc est « un phénomène assez répandu en France », contre 53 % qui le jugeaient « assez marginal ». Sans surprise, 83 % des sympathisants du Front national et 58 % des sympathisants de l’UMP considéraient que le racisme anti-blanc est une réalité.
- Pourquoi le racisme anti-blanc est-il un mythe ?
Le problème fondamental de l’expression « racisme anti-blanc » réside dans l’emploi du terme « racisme ». Il ne s’agit pas de nier les insultes et potentielles violences que les blancs peuvent subir, mais considérer cela comme étant du racisme est non seulement maladroit, mais aussi une preuve de méconnaissance du sujet.
Si l’on jette un coup d’œil à la définition du racisme du Larousse, on peut lire qu’il s’agit d’une « idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » / comportement inspiré par cette idéologie. ». Le racisme repose donc sur l’idée que certaines « races » seraient supérieures à d’autres, la race supérieure par excellence étant bien entendue la race blanche.
De ce postulat découle la mise en place d’un système institutionnel visant à donner des privilèges aux blancs à tous les niveaux politiques, économiques et sociaux de la société. Ce système existe, et il imprègne encore largement les institutions de notre pays.
De ce fait, puisque le système institutionnel et sociétal français privilégie de façon systématique et automatique les personnes blanches, celles-ci ne peuvent pas être oppressées. Le racisme nécessite qu’il existe une catégorie dominante et une catégorie dominée. Les blancs sont la catégorie dominante, c’est donc une erreur de dire qu’ils peuvent être dominés, puisque tout le système est basé sur cette domination blanche.
Un blanc ne se verra jamais discriminé en raison de sa couleur de peau dans la recherche d’un appartement, d’un emploi. Un blanc ne souffrira pas du manque de rôles de blancs au cinéma ou au théâtre, un blanc ne se verra pas moins représenté que les personnes de couleur au cinéma ou dans la littérature. Un blanc ne subira pas de contrôles policiers uniquement basé sur sa couleur de peau et ne fera pas non plus l’objet de méfiance ou de mise à l’écart de la part des institutions simplement parce qu’il est blanc.
L’état actuel du racisme en France découle de centaines d’années de colonisation, de stigmatisation et d’oppression des personnes de couleur, sous prétexte qu’elles seraient « inférieures », qui ont abouties à ce système de privilèges systématiques en faveur des blancs. Puisque les blancs sont donc privilégiés systématiquement, le racisme à leur encontre est impossible.
Bien sûr, ils pourront être victimes d’insultes, de rejet et de discrimination, mais qui viennent non pas de centaines d’années d’oppression mais de la rancœur et de la colère des dominés. Cela n’excuse rien, mais c’est la raison pour laquelle ça ne peut pas être considéré comme du racisme. Un dominant, même traité de « sale Blanc », restera toujours un dominant, tant que notre système actuel existera.
Pour conclure, c’est l’emploi du terme « racisme » qui dérange. La discrimination et la violence entre les blancs existent, pas le racisme, car les blancs n’ont jamais été considérés comme une « race inférieure » à un niveau institutionnel. En tant que blancs, nous avons les institutions et le système derrière nous et nous bénéficions de privilèges basés sur notre couleur de peau, nous ne pouvons donc pas être victimes de racisme.
Pour finir, je vous conseille vivement le visionnage de ce sketch très court de l’humoriste Aamer Rahman qui explique vraiment bien tout cela.
Je vous remercie de m’avoir lu, n’hésitez pas à commenter si vous avez envie de discuter sur le sujet, ou à me contacter sur twitter @mermaidseyes_ pour en parler ! Si cet article vous a plu, cela me ferait très plaisir que vous le partagiez, et si vous avez eu le sentiment que des informations manquaient à l’appel, faites m’en la remarque et je reprendrais mon article, le but étant qu’il soit le plus complet et clair possible. J’ai conscience qu’il me reste énormément de choses à apprendre 🙂
Prenez soin de vous et des autres,
Jeanne.